Pour un bilatéralisme équitable et la préservation de l’ADN suisse dans le cadre des relations bilatérales

Les pro-UE et les anti-UE dominent le débat public en Suisse. Nuances et prises de position différenciées tombent sous les coups des slogans. Nous sommes convaincus qu’une large majorité de la population suisse adopte une pensée constructive et souhaite ainsi de bonnes relations entre la Suisse et l’UE, tout en préservant les spécificités qui font notre pays. Nous souhaitons, avec notre narratif, nous adresser à cette majorité silencieuse.

Nous sommes convaincus que les idéaux des Lumières européennes revêtent toujours une importance de taille, voire croissante. Cela signifie qu’il faut accepter les préférences d’une partie de la population européenne qui ne souhaite pas faire partie de l’UE dans le cadre des négociations des relations bilatérales. Nous estimons qu’une absolutisation du marché intérieur homogène est risquée.

Notre Europe est importante:

La Suisse se trouve au milieu de l’Europe et de l’Union européenne (UE). Elle est autant européenne que tous les États du continent. Le pays est même encore plus étroitement lié sur le plan économique, culturel et linguistique à ses États voisins et à l’Union européenne dans son intégralité que la plupart des membres de l’UE. Une relation constructive, solide et évolutive entre la Suisse et l’UE est par conséquent très avantageuse pour les deux parties.

L’équilibre est important:

La Suisse veut être traitée par l’UE sur un pied d’égalité comme un partenaire. Pour que cela soit possible, l’UE doit renoncer à ses démonstrations de force et la Suisse à ses trop nombreuses exceptions. L’objectif? Des relations bilatérales équilibrées qui profitent aux deux parties. Tout en visant cet objectif, la Suisse ne veut pour autant pas abandonner ses particularités politiques, largement responsables des succès économiques et sociaux du pays. Différentes structures politiques peuvent coexister si la diversité politique et culturelle est perçue et utilisée comme une opportunité au sein de l’Europe.

La Suisse est importante:

La population suisse souhaite continuer à avoir la possibilité, non seulement de jure, mais aussi de facto, de décider de sa constitution et de ses lois de manière autonome. Les structures fédérales et la démocratie directe rendent les décisions politiques si complexes et longues en Suisse, mais permettent aussi une plus grande proximité citoyenne. Un rapprochement avec l’UE ne doit pas entraîner une dilution ou même une perte de ces structures autonomes. La Suisse se raccrochera toujours à son droit de renoncer occasionnellement à une adoption (opting out). La Suisse doit décider en dernière instance de sa propre législation.

Personnes:

La plateforme «Bilatéralisme équitable» rassemble les personnes renommées suivantes:

  • Anne Berner, ancienne ministre de Finlande, conseil d’administration
  • Georges Baur, chargé de recherche au Liechtenstein Institut, ancien secrétaire général assistant de l’AELE
  • Heinz M. Buhofer, entrepreneur, ancien président du conseil d’administration du groupe Metall Zug
  • Hans Hess, entrepreneur, ancien président de Swissmem, président du conseil d’administration de Bucher Industrie
  • Konrad Hummler, entrepreneur, président de l’Association Société Civile, ancien président du conseil d’administration de la NZZ
  • Christoph Schaltegger, professeur et directeur de l’Institut d’économie politique (IWP) de l’Université de Lucerne, professeur au sein de l’Institut d’économie financière et de droit financier (IFF) de l’Université de St-Gall
  • Gerhard Schwarz, président de Progress Foundation, ancien directeur d’Avenir Suisse, ancien rédacteur en chef suppléant de la NZZ
  • Oliver Zimmer, historien et auteur, ancien professeur d’histoire moderne de l’Europe à l’Université d’Oxford (2005-2021)

Le groupe de travail a bénéficié du soutien et des conseils du professeur Michael Ambühl.